Cette année, j’ai beaucoup réfléchi aux bienfaits d’appartenir à une communauté — et à l’absence de celle-ci dans la plupart de nos vies. J’ai aussi beaucoup pensé au rôle des médias sociaux en lien avec la communauté, et ça m’a inspirée à devenir plus ouverte ces derniers mois. Voici pourquoi.
Où sont-ils partis ?
Quand je pense à la génération de ma grand-mère, la religion jouait un rôle important pour réunir les gens autour de valeurs et croyances communes et les soutenir dans des moments difficiles. Aujourd’hui, ceux d’entre nous qui n’appartiennent pas à une communauté religieuse n’ont plus ce repère ! Surtout au cœur des villes, où chacun fait sa vie et choisit avec qui et combien ils interagissent avec leur entourage.
Il y a définitivement quelque chose à dire pour les grandes communautés qui se rencontrent, qui se côtoient régulièrement et qui se soutiennent malgré leurs différences… Et ça me pousse à penser qu’on devrait essayer de recréer ces communautés autour de nous — pour nous — mais aussi pour ceux dans notre entourage que l’on peut aider et soutenir. En réfléchissant à cela, je me suis mise à penser au rôle des médias sociaux dans nos vies et je me suis demandé comment on pourrait se servir de ce canal pour créer des communautés virtuelles autour de nous ou du moins, réussir à en extraire du positif, plutôt que juste se sentir envahis ou blasés après avoir scrollé machinalement quand on s’ennuie ou quand ou est fatigués.
Partager les moments difficiles
Il y a quelques mois, j’ai fait une fausse couche qui m’a coupé le souffle — parce qu’on ne s’y attendait pas et parce qu’on rêvait d’un dernier enfant avant que j’aie 40 ans. Au départ, j’étais tellement envahie par ma peine, que je ne savais pas comment retrouver mon équilibre, mon sourire. Et si vous me connaissez, vous savez que par défaut, je suis vraiment une personne joyeuse et optimiste.
Un matin, alors que je m’apprêtais à écrire et partager un article sur un sujet qui m’est apparu comme plutôt banal en lien avec ce que je traversais — je pense que c’était sur le mode de vie à faible impact ou quelque chose comme ça — je me suis assise devant mon ordinateur et mon cœur et mes doigts ont décidé de partager une tout autre histoire. C’était l’histoire de Peanut — la peanut qu’on ne connaîtrait jamais. Et sur un coup de tête, j’ai partagé cette histoire avec le monde. Avec mes lecteurs fidèles, avec mes amis Facebook… Avec ce qui m’apparaissait être le monde entier.
Ce partage a entraîné une vague d’affection immense, si grande que d’un coup, je me suis sentie moins seule. Mais la meilleure partie, c’est que d’autres femmes (des hommes, même !) se sont senties comprises et j’ai su que mon histoire avait été réconfortante pour eux aussi. Tout d’un coup, ma fausse couche était devenue au sujet de notre deuil commun, le deuil de quelque chose qui arrive si souvent, mais dont on ne parle pas ou peu. Et ensemble, on a pu vivre ce deuil, unis par mon histoire.
Quelques mois plus tard (oui, ça a été une année mouvementée !), mon plus jeune a dû être opéré d’urgence et a été hospitalisé pendant douze jours. Durant cette épreuve, on était terrifiés… Après une douleur inimaginable et une chirurgie épeurante, Loulou a brièvement semblé prendre du mieux, mais d’un coup son état s’est mis à se dégrader. Au fil de jours, il continuait à se dégrader et personne ne comprenait pourquoi.
Fatiguée et anxieuse, j’ai commencé à partager des nouvelles tous les jours via Facebook et Instagram, expliquant ce qui se passait et où on en était. Au départ, c’était une façon de partager les faits sans avoir à écrire à chaque personne individuellement, mais au fil de jours, on a reçu de plus en plus de messages doux de gens qui n’étaient pas dans notre entourage immédiat et qui étaient touchés par l’histoire de Loulou.
J’ai alors réalisé que ce sont des gens comme nous qui nous écrivaient — des gens prêts à agir, aider — faire n’importe quoi pour adoucir l’épreuve. Si vous me connaissez, vous savez que si vous êtes dans le pétrin — même si je suis juste la fille qui fait des deadlifts à côté de vous du lundi au vendredi — vous pouvez m’écrire et je serai toujours là, peu importe ce dont vous avez besoin.
Je n’oublierai jamais la gentillesse des gens dans ma petite communauté, avec qui je n’ai peut-être pas eu beaucoup de contact ces dernières années, mais qui étaient vraiment là en cœur pendant cette épreuve. Et, même si je n’ai pas eu besoin de leur aide, je sais qu’ils auraient livré si on en avait eu besoin. Je sais aujourd’hui que même s’ils sont silencieux et observent de loin — ces personnes sont vraiment là et que si quelque chose arrive, je peux compter sur elles. Et ça, c’est plutôt réconfortant, ne trouvez-vous pas ?
Partager la beauté et la joie
Une fois que j’ai réalisé à quel point avoir une communauté pouvait être bon et qu’il était possible d’utiliser les réseaux sociaux pour créer des liens forts avec des gens qui me ressemblent, je me suis dit que ce serait chouette de partager aussi avec eux la beauté qui m’entoure et des sujets plus légers. Partager mes passions serait une façon de tisser des liens avec des gens avec qui j’ai peu de contacts, mais qui ont peut-être des intérêts communs !
Alors, au lieu de partager uniquement des photos de mes enfants, je me suis mise à publier des vidéos de moi qui joue du piano, qui fait du Crossfit ou simplement de choses qui me font sourire ou qui m’émeuvent. J’ai aussi commencé à partager les articles que j’écris pour TSHU. Et ça aussi, ça a entraîné des conversations intéressantes autour de moi ! Quelques personnes sont venues me voir au gym, pour me parler d’un article que j’avais partagé… D’autres m’ont appelé ou écrit.
Pour ceux qui me connaissent peu, ça a été une façon de dévoiler des sujets potentiels de conversation et d’apprendre à se connaître au-delà des apparences… Et en même temps, ça a été une façon de tenir au courant ceux qui me connaissent bien en donnant des nouvelles fraîches.
Au fur et à mesure que le temps passe, je me rends compte que le plus je partage, le moins j’ai d’inhibitions, le moins d’hésite avant de dire ce que je pense, demander de l’aide et laisser ceux qui m’entourent apprendre à me connaître. Le plus je partage, le plus d’opportunités se présentent à moi, le plus de liens je crée avec des gens avec qui j’ai du plaisir à échanger, le plus je sens que j’ai une vraie communauté autour de moi.
Alors, contrairement à ce que j’ai pu penser depuis des années, les médias sociaux peuvent en quelque sorte être utilisés pour bâtir une communauté et peuvent même apporter du réconfort quand on les utilise de façon authentique !
Une invitation
Aujourd’hui, j’invite tous ceux autour de moi à partager leurs histoires, les épreuves comme les moments magiques avec moi — et peut-être même avec le monde. Au lieu d’utiliser les réseaux sociaux pour se rendre jaloux ou pour faire des coups de gueule, pourquoi ne pas les utiliser pour créer des liens et entretenir des relations ? Si vous voulez vous joindre à ma communauté, sachez que je suis là — vraiment là — et que je vous écoute avec le cœur ouvert, tout en partageant mes pensées et des tranches de vie en espérant vous faire sourire ou réfléchir à mes côtés.
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Oui quelle belle idée, utiliser les medias sociaux pour ouvrir le chemin vers des liens .. plutôt que de banals clavardages .
Et Bravo pour les arbres plantés !
Deux éléments forts qui aideront l’humain à tenir debout, pas en conquérant, mais en étant ensemble dans les bascules du monde et induire ainsi la création du nouveau .
❤️